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Lorsque l’on est digital nomade en Europe, on peut continuer à compter sur la Sécurité Sociale mais seulement pendant six mois, au maximum.
Il s’agit alors de demander, au moins quinze jours avant le départ, via son compte Ameli, la Carte Européenne d’Assurance Maladie. Cette carte te donnera accès aux établissements de santé publics de ton pays hôte (Union Européenne, Espace Économique Européen, Royaume-Unis et Suisse), et permettra le remboursement de tes dépenses. Pratique et facile si tu ne pars pas longtemps mais il faut savoir que les remboursements s’effectuent sur la base des tarifs en vigueur dans le pays d’accueil. Si tu es soigné dans un pays où les tarifs sont moins élevés qu’en France, c’est ok mais si c’est le contraire, il y aura un reste à charge que tu devras assumer.
L’autre point à garder en tête, c’est que la CEAM ne prend en charge que les soins urgents et qu’elle n’est pas valable dans le circuit privé. Bref, si tu consultes pour une rage de dents, un eczéma ou une otite, tu ne seras pas remboursé.
Dans les cas où tu souhaites être digital nomade en Europe pour une longue période, il faudra s’affilier à l’organisme d’assurance maladie du pays d’accueil. Avant ton départ de France, il suffit de demander le formulaire E104 à ta caisse d’assurance maladie puis de le remettre à l’organisme du pays hôte. Ce formulaire autorise l’ouverture des droits aux prestations des assurances maladie, maternité et décès dans ton nouveau pays.
Cela étant, même si tu es rattaché à ce système, n’oublie pas qu’il s’agit d’une couverture basique et que la prise en charge ne sera jamais intégrale. Si tu ne possèdes pas de mutuelle expatrié, il te reviendra de payer pour la part non prise en charge (parfois importante, en fonction de la générosité ou non de l’organisme de santé).
Il est parfois possible de se rattacher au système de santé local, cela étant, il faut savoir que certains organismes sont réservés aux nationaux ou aux résidents permanents ce qui n’est, par définition, pas le cas d’un digital nomade.
Comme en Europe, si tu dépends de l’organisme de ton pays d’accueil, tu dois garder en tête qu’il ne s’agira, de toutes façons, que d’un minimum de protection. Tu n’auras souvent accès qu’aux soins de service public qui, en fonction du pays, ne relèvent pas forcément des standards internationaux (dortoirs à l’hôpital, pénurie de médicaments, liste d’attente de plusieurs mois pour consulter…)
Ce qui doit aussi te guider dans ta réflexion, c’est le prix des soins dans le pays dans lequel tu souhaites t’installer. Certains systèmes offrent une qualité de soin élevée mais à un coût exorbitant. Il faut imaginer, par exemple, qu’une simple appendicite te coûtera à minima 15 000$ aux Etats-Unis ! En Afrique ou en Amérique latine, par exemple, il est plus accessible de se soigner mais les conditions du service public sont parfois moins bonnes (infrastructures vétustes, engorgement des services, matériel dépassé, manque de personnel…) cela te fera peut-être t’orienter vers le privé pour accéder à une meilleure qualité mais ce sera, bien sûr, beaucoup plus cher.
Tu l’auras compris, la santé est parfois un système à deux vitesses… C’est pour cela que leplus prudent est de souscrire une mutuelle expatrié au moment de ton départ.
C’est la seule formule qui t’assure une couverture santé complète quoi qu’il t’arrive : tous les services médicaux sont inclus et la couverture est continue. Tu peux consulter et te faire soigner dès que besoin et ainsi préserver ta bonne santé.
Concrètement, il te faudra payer la consultation, les examens et les médicaments puis envoyer les factures à ton assurance santé internationale qui te remboursera ensuite. En cas d’hospitalisation, en prenant contact avec l’assureur au préalable ou en te rendant dans un établissement agréé, tu n’auras même pas besoin d’avancer les frais.
En plus, souvent, ces mutuelles pour expatriés te proposent des services complémentaires qui peuvent être bien utiles comme une assistance 24h/24, la téléconsultation, l’accès à un réseau de soins ou encore l’assistance linguistique …
Quand on est digital nomade et qu’on parcourt la planète, on peut être tenté par la souscription d’une assurance voyage, notamment en raison du prix moins élevé des cotisations que pour une assurance expatrié. Il existe des formules pour les courts séjours (jusqu’à 90 jours) et les plus longs (jusqu’à un an).
Ces assurances englobent les dépenses médicales d’urgence, les hospitalisations et le rapatriement, si besoin. Autrement dit, avec ce type d’assurance, tu ne seras pas remboursé si tu consultes pour des maux bénins et courants. C’est un peu embêtant car parfois on a besoin de voir un médecin et de recevoir un traitement justement pour qu’un souci à la base sans gravité (une angine à streptocoque, un panaris, une infection urinaire…) ne dégénère pas et qu’on ne finisse pas aux urgences !
Dans le même ordre d’idée, si tu as une affection longue durée ou quelconque maladie qui nécessite un suivi, l’assurance voyage est clairement déconseillée pour ces raisons, pareil si une grossesse est envisagée durant le temps à l’étranger. Il n’y a qu’une assurance santé expatrié qui puisse dans ces cas là te protéger pleinement.
La plupart du temps, l’assurance santé expatrié te protège hors de ton pays de résidence (tu dois quand même vérifier attentivement les conditions générales pour connaître la zone de couverture prévue dans le contrat). Si la France est incluse dans la zone, il te faut aussi checker si la couverture est complète ou limitée. Dans le premier cas, tu pourras consulter, en France, les médecins que tu souhaites (pour certaines spécialités, la barrière de la langue fait qu’on est, parfois, plus à l’aise dans son pays natal) mais dans le second, cela signifie qu’il n’y a que les soins urgents qui seront pris en charge.
Effectivement, tu bénéficies d’une assurance liée à ta carte bancaire mais ce n’est clairement pas une solution pérenne pour un digital nomade.
Avec ce type d’assurance, la couverture des frais médicaux est assurée seulement pendant 90 jours hors de France et hors du pays de résidence. De plus, le remboursement s’effectue sur le montant qui n’a pas été pris en charge par l’organisme d’assurance maladie. Cela signifie donc que la couverture n’interviendra pas si tu n’es pas affilié à la Sécurité Sociale et si les soins ont eu lieu dans ton pays de résidence.
Or pour être en conformité avec la Sécurité Sociale, si tu pars plus de trois mois, tu dois absolument signaler ton départ et restituer ta carte vitale. En tant que nomad digitale, tu risques de partir plus longtemps et tu ne rentres donc plus dans le cadre de couverture.
Concrètement, en cas de dépenses importantes (hospitalisation, opération, rapatriement…), l’assureur va mener son enquête pour savoir si les soins ont eu lieu dans le pays dans lequel tu résides. Evidemment si c’est le cas, il refusera de prendre en charge les frais.
Enfin, rappelons une chose essentielle : pour prétendre à l’assurance de sa carte bancaire, il faut, bien sûr, avoir utilisé celle-ci pour régler le voyage, et notamment les billets d’avion.
aux quatre coins du monde
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